Peintures, on les aime sans solvants

Encore un chapitre où nous allons découvrir quelques trucs pour chasser les COV (toujours eux) de nos tanières. Car les peintures dites « à l’huile » produisent un paquet de composés organiques volatils. La faute surtout à tous ces solvants qu’elles contiennent (jusqu’à 50 %) : benzène, toluène, white spirit… Ajoutez à cela des pigments qui peuvent être chargés de métaux lourds (sauf le plomb qui est aujourd’hui interdit dans les peintures), des additifs, des agents de conservation… À éviter donc. Pour leur préférer les peintures à l’eau ? Bof, ces dernières portent un nom inoffensif, elles ne le sont pas tant que ça. Certes, elles sont composées en majorité d’H20, mais contiennent aussi des solvants (éther de glycol le plus souvent), des liants et toujours des additifs et des pigments qu’on n’a pas envie de voir traîner chez soi.
Pour les éviter, on peut commencer par traquer sur les pots le label NF Environnement ou alors l’Ecolabel européen (une petite fleur dont les pétales sont des étoiles). On les trouve maintenant partout dans la grande distribution. Ces petits logos garantissent des teneurs limitées en COV, en conservateurs dangereux, l’absence de cadmium, chrome, arsenic dans les pigments. Certains éthers de glycol en sont exclus… Mais pas tous ! Alors pour une alternative 100 % végétale, on se tourne vers les marques naturelles. Elles utilisent des huiles végétales (ricin, lin, cires d’abeille), de la chaux ou de la caséine (les protéines issues du lait) pour lier, des pigments minéraux ou végétaux, de l’essence de bergamote comme fongicide… Elles sont certes plus chères, mais sentent souvent merveilleusement bon et sont très efficaces.

Pas de bruit dans mon nid
Plus d’un Français sur deux se déclare gêné par le bruit chez lui. Vous en faites partie ? Pour se débarrasser de cette autre forme de pollution, le gros œuvre est souvent utile : installation de doubles vitrages, amélioration de l’isolation extérieure… Quelques matériaux naturels peuvent aussi s’avérer fort utiles pour calfeutrer votre tanière et faire du bien à vos oreilles.
• Le chanvre et le lin
Ces deux plantes très cultivées en France poussent avec très peu d’eau et en principe pas d’intrants chimiques. Pour la maison, on les trouve notamment sous forme de laine en rouleau ou de panneaux, pour garnir les cloisons.
• Le liège
Après chaque récolte, l’écorce du chêne-liège se régénère, ce qui en fait un matériau durable par excellence. Naturellement formé de millions de microbulles, le liège absorbe fort bien les sons. On peut l’utiliser du sol au plafond, sous forme de dalles, de panneaux, de rouleaux…

Peintures naturelles : décodez les ingrédients
Si l’Ecolabel européen est un bon repère (mais jugé encore insuffisant par les écolos purs et durs), il n’existe pas de label désignant les peintures entièrement naturelles. Alors il faut savoir lire les étiquettes. Quelques repères pour ne pas se faire avoir.

	Peintures conventionnelles	Peintures naturelles
Liants	Sont issus du pétrole : produits acryliques, vinyliques, esters, polyuréthanes.	Cire d’abeille, caséine du lait, résines naturelles (pin, mélèze…), huiles végétales (lin, ricin…), minéraux (chaux, argile…).
Solvants	White spirit, toluène, benzène… Encore issus du pétrole. Ou alors alcools, éthers de glycols.	Essence de térébenthine ou d’agrumes (citron, orange).
Pigments	Contiennent des métaux lourds : cadmium, zinc, chrome…	Pigments minéraux (à base d’oxydes de fer), végétaux (thé, oignon, bleu indigo), animaux (cochenille).
Additifs	Plastifiants, émulsifiants, ignifuges, fongicides, insecticides, anti-rouille, conservateurs (formaldéhyde).	À base de plantes : extraits de bergamote, de chrysanthème, de genièvre, de romarin (aux propriétés fongicides et insecticides).